Valdera
Valdera découvre que sa sœur néglige un talent qu’elle lui a toujours envié. Elle apprend donc à chanter, elle intègre même une chorale et courageusement, en dépit de son filet de voix, s’attaque au Cantique des Cantiques de Palestrina. Valdera vit enfin la vie que Valderi méritait, elle fusionne avec sa sœur et la prolonge en chantant et en ayant aussi des enfants, les enfants dont sa sœur n’a pas voulu, en leur inventant des personnages, des histoires, des jeux, des énigmes. Mais la vraie vie se moque de ses efforts de mère, de sœur et de choriste qui rêve d’harmonie. Le soir du concert, Valdera déchante. France Ducasse offre à ceux qui n’ont pas d’âge une fable moderne où l’imagination, ponctuée de musiques, de rires, de folies, d’intrigues, de secrets et de douleurs, improvise avec brio. Ce livre à la fois grave et fantaisiste doit être abordé avec tout le sérieux de l’enfant qui joue.
Ce don pour le chant, c’est le sien, elle le sait, elle pense que je lui ai volé ce talent et que je ne suis pas à ma place. Comme elle est orgueilleuse, Valderi se dit qu’elle aurait été soliste si elle avait poursuivi dans cette voie. En effet, ma sœur aurait pu devenir quelqu’un d’autre. Entre elle et moi, il y a toutes celles que nous rêvions d’incarner, divas et tragédiennes, et autant de secrets qui nous lient que d’aveux qui nous séparent.