Le pélican et le labyrinthe
Dans ce troublant roman où alternent les voix de Jean-Loup et d’Hortense, les auteurs, Hans-Jürgen Greif et Guy Boivin, nous convient à la rencontre d’un couple en apparence banal. À partir de leur rencontre à Québec dans les années 1970, le lecteur est témoin de la débâcle d’une cellule familiale menée de main de fer par une Hortense manipulatrice, colérique et diabolique. Jean-Loup, un immigré français solitaire, coupé de sa famille et de ses racines, peine à trouver les ressources matérielles et émotives qui lui auraient permis de résister à ce mur de volonté et de hargne. Campé dans l’univers de l’histoire de l’art et de la bibliothéconomie, Le pélican et le labyrinthe ne prétend pas fournir de réponses aux grands maux des couples d’aujourd’hui. Il met plutôt en lumière les effets dévastateurs de certains traits humains. Le pélican et le labyrinthe est la troisième collaboration de Hans-Jürgen Greif et Guy Boivin (La bonbonnière, 2007 ; Le temps figé, 2012).
Une bouteille à la mer, pourquoi pas ? Le hasard fait bien des choses, j’en étais un bon exemple. J’ai donc rédigé une annonce qui se lisait comme suit : « Adam français esseulé, 29 ans, 6′, y. bleus, chev. blond cendré, en ville depuis quelque temps, cherche aimable Ève pour complicité et +. Photo appréciée. » Je trouvais le texte terne et balourd, mais j’ai été incapable d’en pondre un plus enjoué. Je ne me décidais pas à l’envoyer, peut-être parce que je n’y croyais pas. J’ai attendu jusqu’en novembre avant d’expédier la petite annonce au Soleil.
J’ai rencontré Hortense en pleine crise de spleen, deux vers de Baudelaire en tête : « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle / Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis… »