Sans gravité
Dans ce recueil de nouvelles noires, un bouquet de personnages en apparence quelconques parvient à nous faire ressentir le dégoût, la peur, la lassitude. Avec une écriture vive et un sens de la formule hors du commun, Alain Raimbault joue avec aisance dans les codes de l’horreur. S’inscrivant dans une tradition littéraire établie, il démontre sans contredit sa maîtrise de la langue, son sens de l’humour caustique, ainsi qu’un sens de l’observation particulièrement acéré. Avec Sans gravité, l’auteur nous rappelle sans cesse que la littérature est aussi affaire de violence et de douleur. Dans ces contes cruels, les innocents meurent souvent, les miracles n’existent pas et les guerres ne font pas de gagnants.
Pour entendre Alain Raimbaut nous parler de son recueil Sans gravité.
Andréa mourut assassinée pour rien dans une rue ordinaire. Elle avait 19 ans. Des rêves plein la tête. La vie, la longue vie, c’est pas pour tout le monde. On peut crier à l’injustice, attraper l’assassin, le torturer, le faire griller sur une chaise électrique par vengeance, c’est trop tard. Andréa est morte. Pour rien. Et même si nos larmes sèchent, on continuera de mourir quand même. Sans beauté. Rien de beau sous le soleil. Non, rien de beau. Surtout à 19 ans. C’est comme ça. On n’y peut vraiment rien. Vraiment.