Vers le rivage
Traduit de l’anglais par Nicole Côté.
Il pleut sur Paris, il pleut pendant la saison des jeunes filles en fleurs. Le mariage semble un horizon au-delà duquel la vie pourra commencer, du moins les jeunes femmes peintes par Mavis Gallant cherchent-elles parfois à s’en convaincre. La Seconde Guerre mondiale a pris fin, elle a creusé un gouffre dont on voudrait faire le creuset d’une vie nouvelle. L’Amérique a rendez-vous avec l’Europe, deux mondes se considèrent, non sans méfiance. Née à Montréal, Mavis Gallant vit à Paris. Ces mondes superposés, ce déplacement du point de vue – de sa position historique de sujet, l’Europe est soudain redevable de ceux qui l’observent avec des regards familiers – , elle les connaît intimement, elle a même contribué à en créer les indices esthétiques les plus éloquents : le mal de vivre, façon vingtième, a rendez-vous avec un certain détachement dans la prose, l’incision patiente et fine d’une sensibilité littéraire inoubliable.
Édition retirée de la vente