Pratiques de la transgression dans la littérature et les arts visuels
Sous la direction de Héliane Ventura et Philippe Mottet.
Appréhendée sous l’angle de la géologie, la transgression se rapporte au mouvement de la mer qui déborde sur les aires continentales avoisinantes. Mais dans l’usage courant, la transgression fait habituellement référence à la violation d’un interdit, au fait de passer outre une loi ou un refus. Adeptes des chemins de traverse, les créateurs aiment prendre des risques. Pour eux, la transgression est libératoire et permet de s’affranchir des limites du conformisme. Les conférenciers invités à se pencher sur le thème ont eux aussi pris des risques en adoptant le point de vue de l’intermédialité pour explorer cette fertilisation croisée entre l’image, le texte et le son dans la poésie, la fiction, le théâtre, la photographie, la peinture et le cinéma. Ainsi, de Catulle à Teshigahara, de Virginia Woolf à Jane Urquhart et Alice Munro, en passant par Roland Bourneuf et Rober Racine, ou Don DeLillo et Marcel Duchamp, leurs découvertes sont d’autant plus nombreuses : jeux de miroir, emprunt, juxtaposition, métamorphose, hybridation, métissage, synesthésie, etc. Et tous concluent : quand la transgression crée de nouveaux liens avec l’autre, l’art voit, entend et parle de concert avec l’ensemble du monde.