Les cigales en hiver
Humour ? Dérision ? Désespoir ? Tout cela peut-être, mais surtout distanciation. Les personnages du premier recueil de nouvelles d’Hélène Robitaille partagent la conscience de leur fragilité et de leur inadéquation au monde, imprimée dans leur existence souvent malmenée par le sort.Si certaines figures secondaires – qu’elles soient lumineuses ou pathétiques, fidèles ou fugitives -, grâce à leur ancrage dans la chair des jours, apparaissent comme des passeurs et convient ces « cigales en hiver » à participer au festin des vivants, ces dernières n’en sont pas pour autant sauvées de leur solitude essentielle. Mais au moins l’humanité les a-t-elle un instant nourries…Évitant les pièges du misérabilisme, l’auteure nous propose un univers troublant, où poésie et réalisme ironique tentent de réconcilier la peur et l’espoir d’oser être pleinement humain.
Il est heureux que la vie soit simple, la mienne en tout cas. Ce que j’entends par là, par cette simplicité de ma vie, c’est un grand désert. Rien de trop. Rien que l’essentiel. Dans ma vie, il y a mes os, mon enfance, ma mort, et cette promenade au bord du fleuve que je fais tous les soirs, dès que la neige a fondu et jusqu’à ce qu’elle revienne et me cloître dans ma petite maison. Ma vie est pure, elle ressemble au sel : elle est infiniment précieuse.
Prix littéraires
- Prix Adrienne-Choquette de la nouvelle 2007
- Prix des abonnés de la biblio. Gabrielle-Roy, finaliste 2007