Le mal d’origine
Les configurations narratives des romans d’Anne Hébert donnent à lire l’expérience temporelle fictive de personnages livrés à un temps poreux, impuissants à saisir un présent miné par la remémoration d’une meurtrissure originelle – celle du désastre de leur individuation différenciatrice. Dans cet ouvrage, Daniel Marcheix se propose de cerner les enjeux identitaires d’une telle représentation du temps vécu en interrogeant, à la lumière de divers discours critiques, les formes de vie privilégiées par les récits hébertiens. S’attachant d’une part à l’analyse et à l’interprétation des mécanismes par lesquels le sujet hébertien voit généralement échouer toute tentative de coïncidence avec lui-même, l’auteur dégage par ailleurs les conditions d’émergence de ces moments de grâce où présence au réel et conscience de soi fusionnent dans de purs éclats de réconciliations identitaires : rébellion des corps, des sens et du désir, mais aussi conquête d’une parole lucide et charnelle, à la pointe du monde.
Prix littéraires
- Prix scientifique Anne-Hébert 2005
- Prix Jean-Éthier Blais, finaliste 2005