Le jugement
Actif à Berne au début du XVIe siècle, alors que s’esquisse la Réforme qui va bientôt bouleverser l’Europe, le peintre Niklaus Manuel Deutsch a connu les champs de bataille, à titre de mercenaire. Il en a rapporté une vision nouvelle du corps humain, sans compter l’aura de mystère qui attire sur ce fils d’immigrant italien une attention proportionnelle à la méfiance dont la belle société bernoise l’avait d’abord entouré. Sa beauté et sa force séduisent la fille d’un notable. Sa carrière est lancée, même s’il arrive que ses clients le traitent comme un artisan.Hans-Jürgen Greif tire de la toile Le jugement de Pâris un récit dans lequel se retrouvent associées aux figures mythologiques de Junon, Minerve et Vénus, l’épouse inquiète de Deutsch, son exquise belle-sœur et une courtisane qu’il fréquente à la dérobée. Trois visages de la féminité qui contribuent à raconter l’histoire prenante d’un bel artiste dans le monde fascinant de la Renaissance.
Le peintre avait eu beaucoup de mal à ravaler son indignation. Ce que Brunner voulait, c’était, au fond, un Tüchle, un carré de chiffon montrant trois belles femmes nues. Ce Tüchle, il pouvait l’arracher et le cacher dans un coffre dès qu’une personne de quelque importance lui rendait visite. Chez lui, le soir, après son travail ou ses séances au Petit Conseil, avec sa femme et ses fils, il allait commenter ce bout de tissu pendant un temps, puis l’oublier. Ça ne vaudrait même pas la peine de le signer.
Prix littéraires
- Prix littéraire de la Ville de Québec et du Salon international du livre de Québec, finaliste 2009