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Le bonheur et la longévité sont probablement à portée de main

nouvelles | En librairie le 21 mai 2025

(Recueil traduit de l’anglais par Melina Lau Kwok Fat.)

Avec Le bonheur et la longévité sont probablement à portée de main, Jill Sexsmith livre un recueil de nouvelles où l’humour absurde se mêle à la mélancolie et où l’étrangeté du quotidien sert le terrain de jeu à des personnages profondément humains. Traduit avec sensibilité par Melina Lau Kwok Fat, ce recueil se distingue par un ton oscillant entre ironie et tendresse.
Toutes les nouvelles sont liées par un fil rouge subtil : une exploration de la fragilité humaine et des voies inattendues par lesquelles nous tentons de donner du sens à notre existence. Qu’il s’agisse d’un combat désespéré pour sauver un orme malade, de la solitude du désert ou des illusions et désillusions de la maternité, chaque histoire révèle une part de notre propre condition. Le recueil se construit ainsi comme un puzzle émotionnel, une constellation d’instants décalés qui, mis bout à bout, esquissent un portrait saisissant de la complexité humaine.

L’épouse de Manfred, Elizabeth, flatte l’orme devant leur maison. Le mois dernier, des employés de la ville ont peint un gros X orange sur le tronc.

— Pauvre orme. Il sait ce que ça veut dire.

Elizabeth ouvre le clapet de son téléphone, puis appelle la ville.

— Quand allez-vous euthanasier mon orme ?

Hedwig, leur voisine polonaise, est assise sur son porche et sirote du jus de cornichons dans un verre de martini.

— Sois pas nostalgie, crie-t-elle. Je suis prête pour un changement.

Elle tapote son énorme visière, puis pointe le vide que son arbre a laissé sur sa pelouse.

— Je dois admettre qu’elle a raison, dit Manfred. C’est juste un arbre.

Manfred regarde l’orme. Il aime l’arbre autant qu’humainement possible, mais il s’est toujours dit qu’en cas de tempête, l’arbre risquerait de défoncer le plafond de la maison.

2025 | 216 pages | ISBN: 978-2-89873-019-1
29,95 $