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Gens sans aveu

Théâtre

La trilogie que vient compléter Gens sans aveu ne manque pas d’ambition puisqu’elle couvre l’histoire du Québec à partir de moments-clés : la fin de la Nouvelle-France (La longue marche dans les Avents), la révolte des Patriotes (Le tréteau des apatrides) et la traversée de l’époque qui s’amorçait il y a près d’un siècle et demi avec la Confédération. Notre histoire nationale, parfois agitée de soubresauts (pensons à la Saint-Jean de 1968), aura participé de l’histoire mondiale, celle que les deux Grandes Guerres ont écrite dans le sang. Au centre du dispositif scénique, une pietà. « Les chagrins passent et ne passent pas » : au nom des grands faits, de ce que le contexte de la pièce incite à appeler des faits d’armes, on oublie les gens sans aveu qui revendiquent « d’appartenir encore au temps qui court », mères en deuil du fils que la guerre leur a ravi, soldats démobilisés qui ont connu l’apocalypse, « chevaliers du travail sans travail », hommes et femmes engagés contre la barbarie.Le langage d’André Ricard est unique, animé d’un souffle épique, à ceci près que l’épopée se prend elle-même à revers : l’héroïsme ici reste de dimension humaine. Par la superposition du collectif et de l’individuel, la clameur rejoint le murmure. « Rien n’arrive, sinon du temps qui pèse. »

2008 | L'instant scène | 212 pages | ISBN: 978-2-89502-266-4
25 $
2011 | livre numérique PDF | 212 pages | ISBN: 978-2-89502-660-0
18.99 $