Faussaire
Lorsqu’elle reçoit en héritage une oeuvre d’art, Blanche Gionet-Lavigne se retrouve sur la piste d’un faussaire québécois ayant floué sa famille. Cette enquête autour du faux tableau l’amènera à rencontrer plusieurs intervenants, dont l’ex-inspecteur de la Sûreté du Québec Alain Lacoursière, surnommé « le Columbo de l’art au Québec ». Le texte nous semble particulièrement pertinent en cette période de réflexion collective sur les distinctions entre le vrai et le faux, alors que les enjeux de création assistée par l’IA et les difficultés rencontrées par les artistes se multiplient. Blanche Gionet-Lavigne
aborde ces sujets, et bien d’autres, avec finesse, grâce à un texte habilement construit.
J’ai dans les mains le plus bizarre pis le plus petit tableau de la maison. L’oeuvre est pleine de poussière, le cadre est en décomposition, l’humidité a pogné dedans, aucune chance que j’installe ça dans ma chambre au-dessus de mon lit. Un bon plan pour que je fasse des cauchemars. J’ai toujours eu peur de ce tableau-là, y a même des photos de moi quand j’étais petite, avec ma coupe champignon, en train de pleurer devant la tête de Jésus dans le salon. Pis c’est une oeuvre de qui au fait? Y a-tu une signature au moins? G.R. Jamais entendu parler. C’est probablement un artiste underground que mes parents ont découvert dans un vernissage du Plateau. Bon, évidemment c’est encore moi, la dernière de la famille, qui se retrouve avec la marde qui reste… Le
tableau déchu que personne veut!