Banlieue
Au loin se profilent les gratte-ciel de la ville-île. Ici, c’est la Banlieue, « paysage inhumain, trop humain », né sous le signe de la multiplicité. On y éprouve la peur de la solitude, la hantise du vieillissement : à l’origine la Banlieue n’était-elle pas destinée à rester jeune, éternellement jeune ? Au delà des haies s’étale un univers de voisins, un monde de prénoms où l’on s’agite du boulot au bungalow ; en deçà des haies, la surface d’un écran répond aux besoins de ceux qui n’éprouvent plus l’ennui devant le temps qui passe : il les a créés. La Banlieue est le sens. D’un univers troublant de familiarité, le nouveau roman de Pierre Yergeau tire des propositions où la métaphysique flirte avec l’humour. Les images surgissent par association inattendue d’où il résulte une remise en perspective de la réalité au service de laquelle se placent des mantras publicitaires sortis du néant. C’est ainsi que passe le temps.