Pierres de touche
« Substituer l’imaginaire exaltant au réel morne ou intolérable », l’expérience est connue des lecteurs quand ils cèdent à leur plaisir familier. Or la lecture, avance Roland Bourneuf, nous réconcilie tout autant avec la « vie palpable », accomplissant ce prodige, par l’aventure d’un autre, de rapprocher l’être de lui-même ou, plus précisément, de ce qui l’attend en lui-même. À la succession de commentaires sur les auteurs et les livres qu’il a aimés, de son enfance à aujourd’hui, l’auteur a préféré un parcours en chassé-croisé, tel livre appelant tel épisode de sa vie, la lecture se présentant comme exercice d’intimité : de même qu’on apprend à lire, avec ou sans théories, on doit apprendre à être soi, on le devient. Ainsi referme-t-on Pierres de touche avec le sentiment d’avoir eu une bibliothèque comme demeure. Une immense bibliothèque.
La littérature, ce que nous lisons comme ce que nous écrivons, nous met en contact avec nos propres symboles, nous aide à les dégager ; nous comprenons que notre histoire se relie aux grands mythes par lesquels les hommes ont donné un sens à leur vie. Un jour, après combien de détours, de refus, d’aveuglement, nous découvrons que notre propre histoire n’est pas unique.
Prix littéraires
- Prix du Gouverneur général, finaliste 2007
- Prix Victor-Barbeau de l'Académie des lettres du Québec 2008