Il faut me prendre aux maux
Endurer un lumbago, subir les aléas d’une double vie d’universitaire paysan, déjouer une espionne tchèque, goûter à la « diablerie scélérate » d’un collègue, soutenir une thèse au Minnesota, chercher une serpillière à Paris, dîner dans l’obscurité totale : faisant preuve d’un humour goguenard, Luc Bureau s’amuse de ses déconvenues quand tel est pris qui croyait prendre. À partir de quatorze mots, définis dans un esprit encyclopédique, le plus littéraire de nos géographes se console d’autant de maux puisés dans le « vaste souffroir » de la vie, et en tire une sagesse à quatre sous : « L’homme est un animal qui perd la tête quand le dos lui fait mal. » Auteur entre autres des ouvrages Terra Erotica et Mots d’ailleurs, Luc Bureau révèle un indéniable sens du récit dont tout lecteur fera son miel.
Inutile d’essayer de départager la réalité de la fiction, le vrai du faux, le vécu du non-vécu dans les tableaux qui suivent, car tout y est vrai, et tout y est faux pourvu que l’on accepte le principe que les mots propagent indifféremment la vérité et le mensonge, la réalité et la fiction. En bout de piste, ce sont les mots qui nous inventent, qui nous engendrent. Mais pour la suite des choses, il est plus juste de dire que ce sont les maux qui nous créent.