Eaux troubles et autres embruns
À l’occasion de la réédition en format poche d’Eaux troubles, Camille Deslauriers nous offre d’autres embruns, à savoir dix nouvelles qui viennent compléter ce recueil initialement publié en 2011 (Prix littéraire des enseignants AQPF-ANEL).
Moema, Émilie, Nicolas, Marc-Aurèle et les autres sont en adolescence, comme on dit être en amour, en rébellion. Entre un cours de français et un examen de maths, ils jettent des ponts sur l’eau trouble de leur vie : dessiner pour survivre à la disparition de son père ; danser jusqu’au vertige sur le parapet d’un pont pour mieux se rapprocher de sa vraie mère ; plonger dans les mots pour neutraliser la brutalité raciste ; troquer la seringue contre le violoncelle ; surmonter les premières trahisons de l’amour ou choisir la dissolution totale.
Les nouvelles du recueil abordent les troubles de l’adolescence, les relations familiales, l’identité, l’amitié, le corps, la sexualité, l’imagination…
Mademoiselle Moema, arrêtez de végéter et remettez-vous au travail. « Végéter ». Moema a tout de suite adoré ce verbe. Elle en a vérifié le sens dans son dictionnaire. Et de là : végétal cellulose collodion, polymère thallophyte bactérie. Parasites. Subitement, toute la classe qui attrape des poux. Quand elle ouvre le dictionnaire, Moema y saute à pieds joints, telle une enfant dans une flaque d’eau boueuse, et elle éclabousse allègrement le réel.