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Le regard de l’autre

La naissance du nationalisme au Québec
Essai

Au Québec, la question nationale ne cesse d’alimenter le débat public. Tantôt elle se heurte aux idéologies dominantes, tantôt elle les épouse. Mais comment s’est donc constituée l’image que nous avons de notre société et de ce qu’elle devrait être ?Pour répondre à la question, il faut replacer le cas particulier des Québécois dans le phénomène global du nationalisme. C’est ainsi que Philippe Reid met à contribution dans cet essai la pensée française issue de la Révolution, de même que l’idéologie élaborée en Allemagne et en Grande-Bretagne. Or, au début du Régime anglais, une classe marchande venue d’Écosse, riche de traditions libérales, s’impose, particulièrement à Montréal. Sa conception de l’économie et de la politique, reprise par Durham, exclut les Canadiens français, jugés rétrogrades, « race » – c’est le terme qu’on utilisera – dont on comprend que l’administration coloniale ait souhaité qu’elle soit inféodée à la race supérieure, porteuse de civilisation et de progrès.
Ce qui discrédite une communauté finit paradoxalement par être repris à son compte par celle-ci : une collectivité en vient à s’approprier l’image réductrice qu’un autre groupe du même espace social avait conçue à son sujet. Pour François-Xavier Garneau, dont l’Histoire du Canada était la réponse au rapport de Durham, notre société est française, catholique, rurale, vivant en marge de la société britannique à vocation industrielle et commerciale. Cette représentation, reprise par les ultramontains, a survécu chez certains idéologues jusqu’à la Révolution tranquille.

2008 | 260 pages | ISBN: 978-2-89502-235-0
27 $
2011 | livre numérique PDF | 260 pages | ISBN: 978-2-89502-634-1
21 $
2010 | livre numérique ePub | 260 pages | ISBN: 978-2-89502-630-3
21 $