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Voyages et autres déplacements

Nouvelles

Regardez-les qui s’embrassent sur les quais des gares, s’enlacent, se laissent et s’étreignent de nouveau comme dans une danse étrange. Billets en main, il y en a qui s’embarquent, ils en ont tant parlé. Ils vont faire provision de récits et de nostalgie. Les autres agitent le mouchoir avec lequel tout à l’heure ils s’essuieront l’œil avant de jeter un regard à leur montre en se disant que la vie les reprend : « C’est toujours plus facile pour ceux qui partent… » Sylvie Massicotte est là parmi eux, sur le quai, au buffet, dans le wagon, à l’auberge, elle est déjà là-bas quand là-bas c’est très loin ou tout à côté. Elle déteste les voyages ? Allez-y voir de plus près

Je déteste les voyages. Répéter d’où je viens et où j’ai l’intention d’aller m’excède Je fuis les jardins publics, près des musées, là où l’on cherche à vous vendre des glaces, dans les grandes villes. Les bureaux de change me font mourir, les boutiques de souvenirs aussi. Je n’apprécie pas le reflet de mon corps dans les vitrines lorsque je fléchis sous le poids de mon sac. J’ai horreur qu’on m’aborde en anglais, qu’on m’offre des chambres pour la nuit.

2008 | poche n° 28 | 120 pages | ISBN: 978-2-89502-221-3
11 $
2011 | livre numérique PDF | 120 pages | ISBN: 978-2-89502-667-9
7.99 $
1995 | 121 pages | ISBN: 2-921197-64-2
Édition épuisée.

Prix littéraires

On en parle

Les textes de Massicotte tirent une partie de leur force de leur brièveté : les vingt-huit mini-contes de Voyages et autres déplacements dépassent rarement quatre pages. L’auteure a le don de la séquence et condense de façon fort efficace le genre déjà succinct de la nouvelle. Ses histoires se donnent comme des flashs cinématographiques, incisifs, percutants, tranchants et pourtant persistants tel un sifflet de locomotive dans la nuit.

- Claudine Potvin (Lettres québécoises)